Sortie de Vestiaire, Florent Joli

19 novembre 20190

Après avoir stoppé sa carrière professionnelle à l’été 2018, Florent Joli s’est lancé corps et âme dans son projet professionnel. En mai dernier, l’ailier droit formé à Montpellier a ouvert le Baffalou, un bar à jeux de société, du côté de Poitiers. 

 

Ma carrière

Formé du côté de Montpellier, puis passé par Valence, Villefranche, Sélestat et enfin Nice, Florent Joli ne regrette aucun de ses choix de carrière. « J’ai eu la chance de pouvoir faire d’une passion un métier durant une dizaine d’années, image l’ailier droit, frère cadet du champion olympique, Guillaume. A Montpellier, j’ai eu la chance de jouer avec les meilleurs joueurs du monde, je suis un privilégié. J’ai pu connaître la Coupe d’Europe, voyager énormément, c’est une chance. Ensuite, je ne regrette aucun de mes choix, j’ai pu gagner des titres, obtenir des montées, arracher des maintiens. Toutes ces expériences ont été très enrichissantes. Et je crois pouvoir dire que dans le petit monde du handball, j’ai pas mal d’amis. »

 

Mes études

Durant sa période au centre de formation de Montpellier, le jeune gaucher s’oriente vers un BTS MUC. « Là-bas, il y avait cette obligation du « double-projet », donc j’ai validé ce BTS en trois ans, mais ensuite, avec mon départ, je n’ai pu avoir ma licence, explique-t-il. Puis j’ai changé pas mal de clubs et comme je ne me suis pas stabilisé, je ne trouvais pas d’école pour aller plus loin. C’est en arrivant à Sélestat, en 2014, que j’ai choisi de passer un Bachelor européen en marketing, et je l’ai validé. » Des études à distance qu’il a fallu appréhender. « C’est forcément un peu compliqué mais quand c’est un choix, tu te donnes les moyens, et ce n’est pas plus compliqué que le reste, estime le Rhodanien d’origine. Et puis, j’avais besoin de faire autre chose que du handball, d’avoir quelque-chose qui m’occupe à côté. »

 

Mon entre-deux

En fin de contrat avec Sélestat, en juin 2016, Florent Joli pense une première fois à raccrocher. Finalement, le projet de Nice, pour deux saisons, le convainc de prolonger sa carrière. Mais, deux ans plus tard, l’ailier droit se sent prêt à sauter le pas. « Déjà, mon téléphone ne débordait pas de propositions, concède-t-il. Et les appels que je pouvais avoir ne me convenaient pas forcément. Les discours des coaches n’étaient pas en corrélation avec ce qu’ils proposaient vraiment. Je trouve que le monde du handball change un petit peu, je commençais à ne plus m’y retrouver. »

 

Et puis il y a ce projet, qui lui trotte dans la tête depuis plusieurs années: ouvrir son bar à jeux de société. « Ca vient du fait qu’à Montpellier, avec les joueurs du centre, on fréquentait un endroit comme ça, et que j’avais vraiment accroché avec ce milieu-là, explique-t-il. J’ai mis un peu ça de côté, mais au fur et à mesure, c’est revenu. En tant qu’indépendant, je me suis à nouveau rapproché du milieu, j’organisais des animations par exemple. » Agé de 28 ans, le gaucher prend alors sa décision: le handball pro, c’est fini. Place à la suite.

 

Mon projet

Si Florent Joli a son projet bien ancré dans le crâne, il faut encore trouver un point de chute. Ce sera Poitiers. « Ma copine évolue à Chambray, ce n’est pas très loin, commence-t-il. Et puis, je ne voulais pas arrêter complètement le handball, et le club de la ville m’a proposé son projet, qui était de bosser avec des jeunes et de se structurer pour gravir les échelons. C’est quelque-chose qui me convenait. Enfin, le club a également proposé de m’aider dans ma reconversion, car il ne faut pas se mentir, quand on est sportif, on ne connaît pas forcément le « vrai » monde du travail. C’est dans ce cadre que le club m’a accompagné, notamment grâce au président, qui est expert-comptable, et qui a pu me conseiller pour la structuration de ma société. »

 

Le hasard se mêle ensuite à la réussite du projet puisque Poitiers s’avère un terreau fertile pour la création d’un bar à jeux de société. « Il y a une vraie demande ici, puisqu’il y a trois magasins de jeux de société, ce qui est énorme pour une ville comme ça. Mais il n’y avait pas encore de bar dédié à cet univers ludique. L’étude de marché a été rapide, sourit le patron en devenir. Ensuite, il a fallu trouver le lieu, le fonds de commerce et les financements auprès des banques. Au total, cela m’a pris neuf mois et j’ai pu ouvrir le Baffalou le 21 mai 2019. » Et pourquoi Le Baffalou ? « C’est un jeu que je pratique depuis longtemps déjà, glisse-t-il. Mais ce n’est pas non plus très connoté « gamers » car je veux que ce soit un lieu qui soit ouvert à un public élargi, un public familial. Il ne fallait pas faire peur à ce public vers qui je souhaite m’ouvrir. »

 

Une ouverture qui porte ses fruits, six mois après l’ouverture. « Pour le moment, sans trop dépenser dans le domaine de la communication, les choses se passent bien. Le bouche à oreille fonctionne et les clients semblent ravis. J’ai de super retours, se réjouit celui qui ne compte en revanche pas ses heures. Il y a les heures de travail (le bar ouvre à 14h ou 16h et ferme à 1h ou 2h du mardi au dimanche), mais il y a aussi le reste: le ménage, les courses, la gestion de mes deux employés, la compta… Je ne compte pas mes heures, mais je m’éclate. » Un rythme infernal qu’il parvient même à concilier avec les entraînements de son équipe, qui évolue en Nationale 2. « Là aussi je prends encore beaucoup de plaisir, conclut-il. Je ne sais pas encore combien de temps j’aurais ce double-projet, mais pour le moment, tout va bien. J’espère que ça va durer encore quelques années. C’est en tout cas mon souhait. »

 

Benoît Conta

 

 

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