Sortie de Vestiaire, Nicolas Lemonne

20 mars 20191

Désormais responsable administratif à Cesson-Rennes, Nicolas Lemonne a dû trouver des chemins de traverse pour réussir sa reconversion. Focus sur son parcours.

Ma carrière

A l’heure de jeter son regard sur 15 ans de carrière au plus haut niveau, Nicolas Lemonne ne veut y voir que du positif. « Je n’étais pas programmé pour jouer au haut niveau, mon ambition est venue progressivement. J’aime bien dire que j’ai toujours eu une ambition de proximité, souligne le natif de Tours. Quand j’ai découvert le handball, je voulais jouer dans l’équipe Séniors de mon club (Saint-Cyr sur Loire), puis je suis allé à la Fac à Orléans, et il y avait un club de D2 dans le coin, Gien, alors je me suis dit pourquoi pas ? » Reste que le talent du gardien de but est évident, et après une année au Bataillon de Joinville, il se laisse porter vers le professionnalisme pour s’engager avec Créteil, en 1998. Après 11 ans dans le 94, il enchaînera avec 4 saisons en Bretagne, du côté de Cesson-Rennes. « Je suis plutôt fidèle », sourit-il.

Un homme de projet qui conserve une tendresse particulière pour les titres remportés tout au long de carrière… même en amateur. « Les émotions, ce n’est pas forcément une histoire de niveau. J’ai été champion de France interligue et champion de France universitaire et j’en garde un excellent souvenir, tout comme la Coupe de la Ligue gagnée avec Créteil, en 2003, explique-t-il. C’est l’aventure humaine qui compte. » Et de l’humain, Nicolas Lemonne en a manqué lorsqu’il fut appelé chez les Bleus, entre 2001 et 2004. De quoi laisser une marque aigre-douce. « J’étais content d’être appelé car c’est une vraie reconnaissance, mais vu mon utilité, je ne m’y épanouissais pas, glisse-t-il. Je ne garde pas ça comme le point d’orgue de ma carrière. Pour me sentir bien, j’ai besoin de me sentir utile. Je ne l’étais pas en équipe de France. »

Mes études
 


Pas programmé pour jouer au haut niveau au démarrage, Nicolas Lemonne a naturellement suivi un cursus universitaire, en obtenant une Licence STAPS à Orléans. Un parcours que le Tourangeau décide d’interrompre lorsqu’il passe pro sous les couleurs de Créteil. Un choix assumé. « C’était un choix, j’ai d’abord essayé de continuer, mais ça n’a tenu qu’un mois, se remémore-t-il. Mais j’ai toujours gardé ça dans un coin de la tête car il me restait un sentiment d’inachevé. » Lorsqu’il décide de stopper sa carrière, en 2013, le portier ressort alors trousse et cartable pour retourner sur les bancs universitaires. « J’étais marié avec trois enfants, donc il fallait trouver une solution, sourit-il. Le système français n’est pas trop mal fait, et j’avais droit à deux ans de chômage. Ca me faisait deux ans pour finir ma formation. »

L’ancien Cristolien entre en Master 1 « Intégration par le sport, Sport et Sécurité », qu’il obtient, avant d’enchaîner avec un Master 2 « Sécurité des évènement sportifs et culturels ». Un M2 durant lequel il passe un stage à la Ligue nationale de handball. « C’était hyper intéressant de découvrir l’envers du décor, avec pas mal de choses dont on ne se rend pas compte lorsqu’est joueur », souligne-t-il. Deux années qui le préparent à passer dans sa deuxième vie. « J’ai un peu fait ça sans filet car je n’avais pas le droit à l’erreur, mais au final ça s’est bien passé, et ça m’a servi de sas de décompression. Même si on est salariés quand on est joueur, on vit dans un monde à part. C’est très bien de faire des stages pour se confronter au monde du travail, à la vie réelle. J’y suis allé progressivement et ce n’était pas plus mal. »

L’entre-deux

Au sortir de son Master 2, Nicolas Lemonne se heurte vite à la complexité du monde du travail.
« Ce fut compliqué, reconnaît-il. J’étais en fin de droit, donc il fallait travailler tout de suite. » Habilité à enseigner l’EPS dans les établissements privés, l’ancien sportif de haut niveau commence par une vacation d’un mois à Dinard. « Mais les vacances sont arrivées et je suis allé à l’usine », explique celui qui reprend ensuite une vacation à Vitré, avant de se voir proposer un poste d’éducateur sportif dans les quartiers prioritaires par le Cercle Paul Bert de Rennes. « Ce n’était pas forcément ma formation, mais la réalité c’est aussi ça. Il a fallu que je reparte en bas de l’échelle pour faire mes classes. Ca ne me dérangeait pas, même s’il fallait prendre en compte que je commençais plus tard que les autres, et que j’avais besoin d’évoluer rapidement », décrypte le désormais Breton d’adoption.

Un démarrage de vie professionnelle que le gardien de but vit sans pour autant couper avec le handball. « J’avais dit que j’arrêterais tout après Cesson-Rennes, mais ça aurait été une connerie. J’ai choisi de m’engager avec le CPB, en N1, à un niveau moindre mais avec également moins de contraintes hebdomadaires. Et je suis arrivé dans un club très familial qui me rappelait ce que j’avais pu connaître au début de ma carrière, détaille le portier, satisfait de cet autre sas de décompression. J’étais parti pour faire 2-3 ans et j’en ai au final fait 5. Au-delà du handball, car je resterai toujours un joueur au fond de moi, j’avais aussi besoin de la vie de groupe. Ca n’aurait pas été possible de couper complètement. » Une coupure qui intervient définitivement l’été dernier.

« J’ai beaucoup tiré, sourit-il. Ca me démange parfois mais avoir des soirées et des week-ends, c’est aussi agréable. Ma famille apprécie aussi le fait que je sois là. »

Ma vie actuelle

Près de trois ans au sein du Cercle Paul Bert, Nicolas Lemonne a grimpé les marches jusqu’à devenir directeur de secteur. Une évolution qui sera stoppée par l’intervention du club de Cesson- Rennes, qui lui propose un poste de responsable administratif. « J’ai longuement hésité à accepter car les gens du Cercle Paul Bert m’avait fait confiance en me mettant le pied à l’étrier, puis en me permettant d’évoluer. Je ne voulais pas les trahir, souffle-t-il. Mais je suis tombé sur des gens intelligents et j’ai accepté la proposition de Cesson-Rennes. » Un retour dans le handball professionnel motivé par le projet mis en place par le club breton, qui a investi la semaine dernière la Glaz Arena. « C’est ce qui m’a convaincu, c’est de vivre l’expansion d’un club qui se dote d’un tel outil de développement, explique-t-il. Je reviens à un rythme de compétition même si je n’influe plus sur le sportif. C’est vraiment passionnant, même s’il y a aussi du stress. Pour le moment je suis ravi. »

Benoît Conta

One comment

  • GIRAULT

    22 mars 2019 at 21 h 09 min

    Bravo, Nicolas.
    Nous restons fiers de ton passage à Gien. Tu as aidé notre club à grandir.
    Bonne route pour la suite de ton parcours professionnel.
    Jacques Girault
    Ancien Président du HBC GIEN LOIRET

    Reply

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