En fin de saison dernière, Camille Ayglon-Saurina annonçait la fin de sa carrière de joueuse professionnelle. Et quelle carrière ! 270 sélections, un titre de championne du monde en 2017, de championne d’Europe en 2018, 17 ans au plus haut niveau et un titre européen avec son club pour finir en beauté. Quelques mois après avoir tiré sa révérence, retour avec elle sur ses débuts, sa carrière, son parcours de reconversion et son actualité qui devrait intéresser plusieurs joueuses et joueurs.
« Si on m’avait dit que je m’arrêterais de jouer à 36 ans, je n’y aurais pas cru. À l’époque je n’aurais jamais pensé avoir la carrière que j’ai eue » nous confie l’ancienne arrière droite. Et c’est peu de le dire, puisque c’est sur le tard et un peu par hasard que Camille commença le handball : « Au collège en 4ème mon prof de sport trouvait que je me débrouillais pas mal, donc j’ai fait du handball avec l’UNSS puis j’ai suivi les copines et me suis inscrite en club. Je trouvais ça sympa de faire un sport collectif » explique Camille.
Repérée ensuite par Christophe Chagnard, elle intègre alors le sport études avant de signer son premier contrat professionnel en 2003 au HBC Nîmes. Pourtant loin d’elle l’idée de ne faire que du handball : « Je me suis engagée dans le handball en dilettante, ce qui a donné quelques cheveux blancs à Christophe à l’époque (rires). Mais je ne voulais pas m’engager à fond dans le handball sans avoir au moins une licence » précise Camille. Celle qui voulait être professeur des écoles, décroche alors sa licence STAPS à la fac de Montpellier après trois ans d’aller-retour Montpellier-Nîmes « C’était pas la meilleure façon d’être investie dans le handball.. mais je suis un peu têtue (rires). Ensuite je suis rentrée à l’IUFM (Instituts Universitaires de Formation des Maîtres), j’ai été appelée en équipe de France et je me suis rendue compte que ça n’allait pas être compatible. J’ai donc enfin choisi de me consacrer au handball » admet Camille en souriant.
Son arrivée en équipe de France coïncide également avec son départ pour Metz : « J’étais arrivée à un moment où je voulais me challenger, voir ce dont j’étais capable. Je voulais goûter à la Ligue des Champions et je savais que le club de Metz allait m’aider à passer un cap dans ma carrière. Et j’ai adoré Metz » se souvient-elle. Deux ans après, Camille prend pourtant la décision de revenir à Nîmes pour rejoindre Guillaume Saurina et penser à sa vie de famille : « j’ai toujours voulu être bien dans ma vie personnelle, donc j’ai fait en sorte que mes choix de clubs soient aussi des choix de cœur. C’est pour ça que je n’ai pas fait tant de clubs que ça dans ma longue carrière » explique l’ancienne joueuse.
Sa carrière aurait d’ailleurs pu s’inscrire sur la durée dans le Gard mais c’était sans compter le dépôt de bilan du HBC Nîmes au printemps 2016 qui est venu précipiter les choix de carrière du couple. « Quelques mois auparavant avec Guillaume on se disait que ça pourrait être un regret de ne pas avoir eu d’expériences à l’étranger » se souvient Camille. « Et puis tout s’est enchaîné : j’ai trouvé un projet au CSM Bucarest, j’ai signé et un mois plus tard elles gagnaient la Ligue des Champions. On a débarqué là-bas et ça a été une expérience de folie. Je ne parlais pas très bien anglais donc ça m’a fait progresser. J’ai regoûté à la ligue des champions. On a fait vivre une expérience à l’étranger à notre fils, il est devenu bilingue, et on a rencontré notre nounou qui nous a suivi en France. C’était génial » ajoute-elle.
En 2018, après deux années bien remplies, Camille prend la décision de rentrer en France : « Guillaume était au HBC Nantes depuis une saison. Moi depuis le dépôt de bilan du HBC Nîmes, j’étais en contact avec le club de Nantes. Ça a donc été comme une évidence, et je l’ai rejoint. Aujourd’hui nous avons réussi à nous y inscrire de manière pérenne : après avoir pris sa retraite de joueur, Guillaume est devenu entraineur adjoint du NAHB, puis numéro 1, et pour ma dernière saison on a remporté ce titre européen. C’était génial de gagner ça ensemble et de le partager avec une fille comme Blandine (Dancette, ndlr) avec qui j’ai partagé 10 ans à Nîmes, en équipe de France » se souvient Camille non sans une pointe de nostalgie.
Son retour en France et ses dernières années en tant que joueuse coïncident également avec le développement de nouveaux projets : « on voulait avoir un deuxième enfant, je voyais ma fin de carrière approcher, il fallait donc que je m’organise. ».
En matière de reconversion l’ancienne arrière droite ne manquait pas d’idée : « J’ai toujours été attirée par beaucoup de trucs ; à l’époque j’ai eu fait un bilan de compétences pour resserrer le champ des possibles » rigole Camille. « J’avais pas mal d’appétences pour le management, comment on gère une équipe, j’ai beaucoup observé tout au long de ma carrière ». Aidée par Laurent Frécon (référent socio professionnel de la Fédération Française de Handball FFHB) et Eric Allard, directeur de l’école AMOS Sport de Nantes, l’ancienne arrière commence alors à formaliser un projet de conférences et interventions auprès d’entreprises. Elle s’épanouit dans les premières conférences qu’elle fait, mais a envie d’aller plus loin.
« En octobre 2020, par le biais d’un programme proposé par l’AJPH, l’Appui Conseil Carrière (20h gratuite de coaching en reconversion, ndlr), j’ai rencontré Laurent Laynat qui m’a aidé à axer cette activité sur le team building pour les entreprises. J’ai d’ailleurs fait ma première intervention qui regroupait intervention type conférence et exercices de team building auprès d’une entreprise en août dernier à la Maison du Handball. C’était génial ! Et c’est essentiel d’être accompagnée. Laurent a assuré ».
Lors de sa dernière saison, Camille montre également de l’intérêt pour une formation gratuite sur la gestion de patrimoine proposée par l’AJPH en collaboration avec Continental Finance : « tu m’avais demandé si je souhaitais faire cette formation pour ma culture générale ou pour un projet de reconversion. Je t’avais répondu pour ma culture générale. Finalement après 20h de formation ça s’est transformé en projet de reconversion » rigole Camille, qui est désormais associée chez Continental Finance.
« Le problème quand on va à la recherche d’information pour investir c’est que parfois on nous vend les produits sans vraiment s’intéresser à notre situation globale. J’ai profité de la formation pour leur demander de faire un audit de ma situation. Je me suis rendue compte que j’avais investi au coup par coup, mais que ce n’était du tout pas optimisé. Eux, ils ont regardé ma situation globale et m’ont posé la question de savoir quels étaient mes objectifs. J’aurais bien aimé les rencontrer il y a dix ans » admet l’ancienne joueuse.
Après en avoir parlé à ses coéquipières, Camille se rend compte du manque d’informations et de ressources en la matière : « J’ai alors dit à Jean Marino le président directeur général de Continental Finance que j’aimerais bien être la personne que j’aurais aimé rencontrer il y a 10 ans. D’ailleurs, je voulais être prof des écoles, j’aime bien la transmission. C’est un peu un fil rouge pour moi. J’ai envie de dire à ces jeunes joueurs que leur carrière va durer 10 ou 15 ans peut être moins, et qu’il faut s’organiser dès maintenant. À chaque étape d’une carrière professionnelle il y a quelque chose à faire. Il est important de poser une première pierre à l’édifice pour se préparer un futur plus confortable. Nous souhaitons accompagner les joueurs et joueuses pour trouver une stratégie globale qui s’adapte à leurs objectifs. On veut leur apporter de la sérénité. Ça peut être chronophage quand tu le gères tout seul, et si ce n’est pas bien géré ça peut générer beaucoup de stress. »
Et quand on demande à Camille quel message elle souhaite adresser aux joueurs et joueuses, à celle-ci de conclure :
« On est une boite qui a l’expérience d’accompagner des sportifs de haut niveau. Jonathan Wisniewski, ancien rugbyman professionnel a rejoint Continental Finance il y a 6, 7 ans : on suit plus de 100 athlètes professionnels. Et nous avons l’habitude de travailler avec une chaine d’interlocuteurs (bancaires notamment) qui connaissent le profil des sportifs. Sans accompagnement quand les sportifs vont taper à la porte des banques, ce sont souvent des refus du fait de nos CDD. La carrière est courte et la transition ce n’est pas un passage facile. Nous sommes disponibles pour répondre aux questions. Ça n’engage à rien, on ne facture pas nos conseils (rires). Mon objectif c’est de pouvoir éclairer les athlètes qui veulent être aidés à gérer et optimiser leur patrimoine » conclue Camille.
Pour plus d’informations ou pour suivre la formation « Devenir acteur de ta propre stratégie patrimoniale », Camille se tient à disposition des joueuses et joueurs intéressés : c.ayglonsaurina@continental-finance.com : l’occasion pour nous de lui souhaiter une belle continuation pour la suite !