Sortie de Vestiaire, Emile Mansuy-Fèvre

5 juin 20190

Emile Mansuy-Fèvre n’a que 27 ans lorsqu’il décide de raccrocher les baskets, en 2016. Un choix assumé par l’ancien gardien de but, qui a décidé de sa sortie pour mieux choisir son après carrière.

 

Ma carrière

« Un regard positif. » A l’heure de jeter un regard derrière son épaule, Emile Mansuy-Fèvre n’a pas de regrets. Le natif de Chenôve, en Bourgogne, est d’abord passé par le Pôle Espoir de Montpellier, avant de migrer à Nîmes, où il s’engage avec le centre de formation, avant de passer pro. Une expérience gardoise qui dure six ans, avant de revenir dans sa région natale, à Dijon, après l’arrivée de Rémi Desbonnet à l’Usam. Trois années dijonnaises et une retraite sportive à seulement 27 ans.

« J’aurais pu aller plus haut, sans doute, mais ce n’était pas ma volonté, souffle le principal intéressé. J’ai l’impression d’avoir bien profité de ma carrière, d’avoir fait le tour de la question par rapport à cette activité. » A l’heure du bilan, il ne reste que les émotions vécues au sein des différents collectifs que le portier a traversé. « Ce qu’on garde, c’est le fait de gagner et de perdre ensemble. Quand tu réfléchis un peu, c’est ce qui reste, plus que les titres comme avoir été champion de D2. Le plus intéressant est d’avoir partagé tout ça avec les copains », conclut-il.

 

Mes études

« Au début, c’était « Passe ton bac d’abord ». Et puis il y a eu une prise de conscience. » Tout au long de sa carrière, Emile Mansuy-Fèvre a souhaité mener un double-projet. « Pour deux principales raisons: avoir le choix de partir quand je le voulais, et aussi m’offrir une soupape intellectuelle, décrypte-t-il. Je voulais avoir un maximum de cordes à mon arc pour être valorisé sur le marché du travail le jour ou je souhaitais m’arrêter. »

Après un DUT Gestion des Entreprises et des Administrations, le gardien de but a enchaîné avec une licence pro en création d’entreprise, avant de terminer avec un Master en Management. « J’ai construit ce parcours en regardant un peu ce qu’il était possible de faire, selon le club dans lequel j’évoluais. Quand on est handballeur, on a du temps libre, et j’en ai profité pour me diplômer, explique-t-il. C’est une discipline à suivre au niveau personnel, mais c’est aussi un choix que le club doit accepter. Ce n’est pas toujours le cas. Ils n’aiment pas forcément avoir à faire à quelque chose de différent, d’avoir à faire à des joueurs moins malléables. »

 

Mon entre-deux

Pour Emile Mansuy-Fèvre, le choix a été radical. Alors qu’il a la possibilité de prolonger l’aventure à Dijon, le portier refuse, et décide de ranger les baskets au placard, à seulement 27 ans. « J’aurais pu continuer, mais j’en avais ras le bol. J’avais en plus une proposition d’emploi qui m’intéressait beaucoup, donc je n’ai pas donné suite à la prolongation de contrat, détaille-t-il. Je voulais sortir de ce monde-là. J’en avais marre de voir tout le temps les mêmes têtes, le même milieu. Je ne voyais pas de suite à tout ça. Quand tu es au très haut niveau, tu as de beaux objectifs. Moi, c’était un peu chaque année les mêmes objectifs, les mêmes équipes. Cette redondance dans le quotidien, je ne pouvais plus. Il fallait sortir la tête de tout ça. »

 

Ma vie actuelle

Entré dès 2016 à l’Union financière de France (UFF) en tant que conseiller en gestion de patrimoine, Emile Mansuy-Fèvre entre sans aucun souci dans son nouveau costume, et évolue deux ans plus tard à un poste de manager. Un poste qui lui sied comme un gant, et qui utilise à plein les diplômes qu’il a pu passer. « J’utilise également mon expérience dans le handball, notamment dans le côté dynamique de groupe, levier de motivation. Le changement de monde a été naturel pour moi », souffle-t-il.

Une reconversion réussie que le jeune homme de 29 ans prend désormais plaisir à partager. « J’essaie de partager mon expérience, je pense que c’est important, confirme le Bourguignon. Je pense que dans le handball, il y a encore un manque de prise de conscience. Si l’AJPH fait le boulot, les clubs sont encore trop réticents. Alors si je peux aider à mon niveau… »

 

Mon conseil

Malgré son relatif jeune âge, Emile Mansuy-Fèvre aborde le sujet de la reconversion avec beaucoup d’acuité. « Le problème, c’est que lorsqu’on a 18 ans, on n’a pas envie d’entendre un ancien qui te dit de penser à ta reconversion. C’est là où est toute la difficulté. Il faut trouver le bon discours pour faire comprendre que la reconversion, ça peut être dans 15 ans, mais aussi dans un an si tu te fais le genou. Il faut qu’il y ait une prise de conscience sur le fait qu’il faille se poser un peu pour réfléchir à l’après. Tu n’es pas obligé de démarrer les démarches tout de suite, mais au moins avoir une idée de la suite, être dans l’anticipation. Si tu n’anticipes pas, il y a 99% de chances que ça se passe mal. Tu peux à la rigueur bénéficier de ton réseau, mais si tu n’es pas Nikola Karabatic ou Jackson Richardson, ça dure un an ou deux et puis tu n’es plus personne », conclut-il.

 

Benoît Conta

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