En ce début d’année 2019, nous vous proposons de revenir sur le parcours de Fabien Arriubergé. Après un premier échec professionnel, l’ancien gardien, champion de France avec Chambéry, a su retomber sur ses deux appuis.
Ma carrière
Né au sein d’une famille de rugbymen du côté d’Oloron Saint-Marie, dans le Béarn, Fabien Arriubergé démarre tout naturellement par le ballon ovale. Malheureusement pour le jeune Béarnais, une grave blessure l’éloigne des terrains pour un an, et le voilà contraint d’occuper un but dans un sport voisin, le handball. Il ne quittera plus jamais les bois. Passé par le sport-étude de Talence, le portier démarre sa carrière à Bordeaux (1993-1999) enchaîne avec Chambéry (1999-2004) puis Créteil (2004-2008), avant de se poser à Toulouse (2008/2012). « Le but était de commencer et finir dans le Sud-Ouest », sourit le gardien de but.
Une (longue) carrière que l’ancien Chambérien regarde avec fierté. « Lorsque j’ai commencé le handball, au milieu des années 80, l’équipe de France ne faisait rêver personne. Pour ma part, je suis tombé là un peu par hasard. Dan ce cadre, je n’avais pas vraiment de rêves à accomplir, souffle-t-il. J’ai construit mon parcours selon les opportunités qui sont arrivées et je pense avoir fait une belle carrière, en ayant vécu des choses intéressantes au sein de tous mes clubs. Là-dedans, je ressortirais mon Graal à moi, avec ce titre de champion de France décroché en 2001 avec Chambéry. Une jolie récompense qui s’insère parfaitement au sein d’un parcours de presque 20 ans. »
Mes études
Pour le volet « études », la première partie intervient tout naturellement, à une époque où le professionnalisme est à peine balbutiant. « Quand j’ai commencé le handball, il n’y avait pas vraiment le choix. C’était une évidence et une nécessité », note le gardien de but. Sorti du Bac, Fabien Arriubergé passe une maîtrise AES, avant d’obtenir son DESS en économie du sport, en 2001. « C’était l’année du titre avec Chambéry. On peut dire que c’était vraiment une belle saison », sourit celui qui demande rapidement à son club de faire quelques heures, ici et là. « Sur mes deux dernières saisons là-bas, j’ai demandé à faire quelques heures de boulot, confirme-t-il. Je ne voulais pas faire que du handball alors que j’avais eu pour habitude d’avoir un échappatoire, d’avoir des copains hors du handball. J’ai toujours fonctionné en ayant plusieurs mondes plutôt cloisonnés. C’était plus sain pour moi. »
Mon « entre-deux »
Après renouvelé l’expérience d’un emploi parallèle du côté de Créteil, Fabien Arriubergé retrouve son Sud-Ouest, du côté de Toulouse, en 2008. Après deux premières saisons productives, le portier voit son temps de jeu sérieusement décliner. « Mes deux dernières années furent difficiles, avec la concurrence de Daouda Karaboué et Wesley Pardin. J’ai même demandé à être prêté à Billère lors de la fin de saison 2010/2011 », se souvient-il. Une fin de carrière sur le banc, qui enclenche naturellement le passage vers la vie d’après. « Je le sentais arriver, forcément. Et puis j’avais 38 ans, une certaine lassitude physique et psychologique. Je ne voulais pas repartir sur les routes alors que toute ma famille vivait sur Toulouse », décrypte celui qui range la coquille en juin 2012.
Prêt à attaquer le deuxième volet de sa vie professionnelle, le désormais ancien gardien de but choisit de reprendre avec un Master 2 Droit et Economie et Gestion du Sport, au CDES de Limoges. « C’était indispensable pour se remettre sur le marché du travail. J’avais certes un peu travaillé, mais ce n’était pas violent. Et puis il fallait rafraîchir les disques durs, le droit du sport est en perpétuel évolution. J’avais besoin de me reformer », estime-t-il. Au sein de la joyeuse Promotion 29, il effectue une transition en douceur après 18 ans de vie de sportif de haut niveau. « Ce projet m’a déjà pas mal stimulé. Mais j’ai aussi trouvé un super groupe, avec qui on a passé une super année. La transition a été d’autant plus facile. »
Ma vie actuelle
Après cette année de (re)formation, Fabien Arriubergé décroche un poste de directeur général du comité du Midi-Pyrénnées de rugby. Un retour au source de l’Ovalie qui tourne court. « Ce fut très difficile pour moi. J’avais le bon diplôme mais un cruel manque d’expérience. Je n’avais pas les épaules pour un comité si important, surtout que je n’étais pas issu du sérail », glisse-t-il. Un échec dont il faut se relever. Alors que le marché du sport toulousain est saturé, il s’oriente vers Centrakor, spécialiste de la décoration discount. « Le siège social est à Toulouse, et j’y ai trouvé un bon équilibre, avec un super travail d’équipe, mais aussi un groupe qui grandit avec des objectifs de performance. Il y a pas mal de sportifs et c’est une boîte assez jeune. Je m’y retrouve complètement », explique celui qui est intégré au département Communication et Publicité.
Un épanouissement hors du monde du sport, donc. Même si le handball n’est jamais loin. « Je pratique encore dans un championnat loisirs, à Aucamville, dans la banlieue toulousaine. Je chapeaute également des séances de spécifique gardien au sein du club, mais aussi du comité 31 de handball. Enfin, on a une équipe d’anciens Toulousains, les Pink Elephant, avec Christophe Kempe, Sébastien Lartigue ou Stéphane Crépin. On joue tous les 2/3 mois face à des équipes de N2/N3, même si N2, ça commence à aller un peu vite, sourit celui qui est également impliqué au sein de la Commission d’organisation des compétitions de la LNH. Je garde un pied dans le monde du handball. J’ai toujours ce plaisir de jouer ou d’accompagner mes enfants. La passion est intacte. »
Mon conseil
Propriétaire de son parcours, Fabien Arriubergé espère que les jeunes générations ne délaisseront pas les études, pour mieux se consacrer au handball. « Le double-projet est fondamental au sein de notre sport, même s’il a bien évolué en terme de structuration et de rémunération. Le handball est encore loin du football et du rugby, conclut l’ancien gardien de but. Ce que je retiens de mon parcours, c’est qu’il m’a sans doute manqué d’être un peu plus ancré dans le monde du travail. Il y a peut-être une nécessité, avec les clubs, de garder un petit contact avec le monde de l’entreprise, avec des stages en immersion par exemple. Il y a en tout cas une vraie nécessité de se faire accompagner et conseiller. »