Sortie de Vestiaire, Olivier Martin

1 avril 20200

Retraité depuis 2010, Olivier Martin a pleinement réussi son après-carrière. Désormais responsable de secteur chez Swiss Life, l’ancien ailier droit estime que son profil d’ancien sportif de haut-niveau fut un atout de taille pour réussir sa reconversion.

 

Ma carrière

Venu au handball un par hasard, durant son cursus au collège, Olivier Martin a bien vite mis le doigt dans l’engrenage. « C’est ma prof de sport, en 5e qui m’a conseillé de faire du handball, se souvient le natif de Nîmes. J’avais fait pas mal de sports individuels, dont le tennis, mais ça ne me plaisait plus. Alors j’ai rejoint le club de Nîmes. » Après avoir fait ses gammes à l’Usam, le jeune ailier droit file vers le Bataillon de Joinville, avant de passer six ans en région parisienne entre Paris, l’ACBB et Massy.

« Et puis j’ai souhaité me rapprocher de mon Sud natal, alors j’ai fait deux ans à Saint-Raphaël, entre 2003 et 2005, puis deux ans à Istres, entre 2005 et 2007, explique le gaucher, qui migre ensuite vers Besançon, pour ses trois dernières années à haut-niveau. C’était un projet plus personnel, je souhaitais notamment travailler avec Franck Maurice, qui était entraîneur là-bas à l’époque. »

Une carrière au final bien remplie. « J’ai fait le job, confirme l’intéressé. On peut toujours avoir des regrets de n’avoir pas pu signer ici ou là. Moi, j’aurais aimé jouer un peu à l’étranger par exemple. Mais au final, ma carrière aura été jalonnée par des rencontres magnifiques, de belles amitiés. Et puis je suis aussi fier d’être de cette génération qui a connu l’essor du handball, et d’avoir pu jouer aux côtés d’une génération ultra-dorée. »

 

Mes études

A l’heure de décrypter son cursus, Olivier Martin reconnaît volontiers son parcours « atypique ». Dans un premier temps, le Nîmois s’est en effet dirigé vers des études dans le para-médical. « J’ai fait quatre ans de spécialisation en orthodontie, et j’ai notamment un DU en prothèse faciale, et un BP en prothèse dentaire », glisse-t-il. Un solide bagage que le jeune homme n’utilisera finalement jamais. « Je n’ai en effet pas exercé dans cette branche, sourit-il. Très vite, j’ai su que ce que je voulais faire: du commerce. C’est pour cela que lorsque je suis arrivé à Besançon, à l’âge de 30 ans, je suis allé voir une agence immobilière partenaire du club. J’ai annoncé que je cherchais une maison… mais aussi un job. » Une marque d’audace qui se révèle payante, puisqu’il est engagé comme conseiller, une activité qu’il exercera en parallèle de sa fin de carrière.

 

Mon entre-deux 

Pendant trois ans, l’ailier droit enchaîne les double-journées, pour mener de front ses deux carrières. Un choix assumé. « Ça m’a coûté un peu, mais j’avais ce souci d’anticiper après. Je savais que j’étais sur la fin, il fallait amorcer quelque-chose. J’ai su utiliser mon statut de sportif de haut-niveau, mais aussi le club des partenaires du club de Besançon. C’est une chance pour nous, il faut s’en servir. Après tu as le pied à l’étrier. Tout ça m’a permis de passer par une anti-chambre avant la vraie vie. Lorsque j’ai décidé d’arrêter, j’étais plus serein, que ce soit sur le plan de la confiance ou des finances par exemple. Je savais ce qu’il y avait derrière. »

Une sérénité qui lui permet de refermer le livre de sa carrière avec une pointe de nostalgie, mais aussi l’envie d’aller vers l’avant. «  Il faut se projeter sur la suite en sachant que ce que vous avez vécu durant 15 à 20 ans, vous ne le revivrez plus jamais, démarre le désormais ancien joueur.  Quand on est sportif de haut niveau, on est privilégiés, mais on se construit aussi pour la suite. On a des qualités, comme la pugnacité, l’abnégation, qui peuvent être retranscrites dans le monde professionnel. On ne le sait pas encore, mais on a déjà des qualités pour réussir. » Un profil unique qui va d’ailleurs permettre à Olivier Martin d’ouvrir un nouveau chapitre de sa vie…

 

Ma vie actuelle

Après être devenu directeur d’agence immobilière, l’ancien ailier droit est en effet contacté par l’assureur Swiss Life, en 2015. « J’ai été chassé pour mon profil, explique celui qui démarre en tant que conseiller. S’ils sont venus me chercher, ce n’est pas pour mes compétences, puisque je n’en avais pas particulièrement pour ce secteur. C’est plus mon profil qui a servi de porte d’entrée. Ils m’ont ensuite formé pour accompagner ma montée en compétences. Après trois ans et demi, je suis devenu responsable de la région Franche-Comté, un vrai poste à responsabilités. »  Un parcours qui a poussé Olivier Martin, ancienne cheville ouvrière de l’AJPH, à œuvrer pour un partenariat autour de la reconversion professionnelle entre son entreprise, Swiss Life, et l’AJPH. Un partenariat né en 2016, et qui a notamment abouti à l’intégration d’Arnaud Siffert aux seins des équipes de Swiss Life, en septembre dernier.

« On a fait un séminaire il y a deux ans dans les locaux de Swiss Life, et une trentaine de joueurs, dont Arnaud, étaient présents. Comme nous avons joué ensemble, il est venu vers moi pour discuter. Mais, à l’époque, il hésitait encore entre se lancer et rester dans le monde du handball. Je lui ai dit qu’il fallait qu’il ose, qu’il soit audacieux. Il faut se mettre en tête que les handballeurs sont aussi capables de faire autre chose que du handball après leur fin de leur carrière. Arnaud a finalement mis deux ans à prendre sa décision, et le voilà parmi nous. J’espère que ça fera un effet boule de neige. On travaille en tout cas en ce sens, avec la mise en place de différentes interventions ou de journées de découverte pour des joueurs qui se posent actuellement la question de la reconversion. »

 

Benoît Conta

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