Sortie de Vestiaire, Sabrina Ciavatti

6 novembre 20180

Après Aurélien Abily, c’est au tour de Sabrina Ciavatti d’évoquer son après-carrière. Et l’ancienne pivot de Mios-Biganos a une recette bien à elle.

Ma carrière

Née au handball du côté de Montélimar, où elle s’offre même le luxe de jouer avec sa maman, Sabrina Ciavatti lance doucement sa carrière du côté de Bourg-de-Péage, Saint-Cyr puis Plan de Cuques, avant de s’installer du côté de Mios-Biganos, où elle passera sept saisons. « J’ai vraiment apprécié cette vie dans le bassin d’Arcachon. C’est grâce à ce club que j’ai fait ma carrière. Je m’y suis sentie bien, c’était une ambiance familiale. Pour faire du handball, il me fallait prendre du plaisir, et là-bas, je me suis éclatée, sourit la pivot, à l’heure de porter son regard sur sa carrière. Je suis satisfaite de ce que j’ai fait. Le handball m’a apporté énormément, que ce soit humainement ou professionnellement. Il a fait partie de mon éducation, de ce que je suis maintenant. »

Point d’orgue de cette carrière, ces trois sélections en équipe de France décrochées en 2013. « Au-delà de ces trois sélections, je retiens cette année de stages passée avec elles. C’est quelque-chose que j’ai vécu tardivement, puisque j’avais 27 ans, et c’est une grande fierté. Je ne me voyais pas arrêter le handball sans être allée chanter la Marseillaise, glisse-t-elle. C’était un moment magique. Alors bien sûr, trois sélections ce n’est pas grand-chose par rapport à d’autres joueuses. Mais pour moi c’était un aboutissement et une leçon de vie. Je m’étais fixée cet objectif et j’ai réussi à l’atteindre. Il ne faut jamais baisser les bras. » Une force mentale qui lui servira également à deux reprises dans sa carrière, avec deux grosses blessures au genou. « Une blessure comme ça, on en revient toujours plus fort », estime-t-elle.

Mes études

Et si le handball tient une grande place dans la vie de Sabrina Ciavatti, pas question de mettre de côté les études. « J’ai mis un point d’honneur à ajouter des lignes à mon CV. On fait du handball, qui est plus est féminin, et ce n’est pas forcément facile, alors je me suis interdit de passer une année à ne faire que du handball. On a quand même pas mal de temps libre et même si la charge de travail est lourde, qu’il y a de la fatigue, on peut toujours s’organiser, décrypte-t-elle. Ce n’est pas facile car il faut une certaine rigueur, une gestion de soi, de son emploi du temps. » Pour ce qui est de l’orientation, la native de Montélimar papillonne, et butine à droite à gauche. « Même si un cursus ne me convenait pas forcément, j’ai pris ce qu’il y avait à prendre », sourit celle qui navigue d’un DEESMI en Marketing international à un Master Qualité sécurité environnement, en passant par un BTS en professions immobilières.

Mon « entre-deux »

Un bagage précieux qui, une fois sur le dos, permet d’envisager plus sereinement la retraite. Pour la pivot, ce sera en juin 2016, après deux dernières années à Toulon-Saint-Cyr pour boucler la boucle. « La retraite, ce n’est jamais facile. Il y a un changement de vie, d’habitudes, mais aussi de statut social. Il faut pouvoir ingurgiter tout ça. Pour ma part, j’ai choisi de prendre une année complètement « off ». Il fallait que je fasse le point sur ce que j’avais fait, sur ce que je voulais faire. J’ai lu pas mal de bouquins et je me suis recentrée sur moi-même. Après avoir tant donné au handball, il me fallait ce sas de décompression, raconte celle qui reçoit l’aide de ses anciennes coéquipières. Du jour au lendemain tu te retrouves un peu seule, loin du groupe. Heureusement j’avais des filles comme Alexandre Bettachini ou Laurène Catani qui passaient me voir pour boire le café et papoter un peu. »

Ma vie actuelle

Après une année « off », il faut finalement enfiler le bleu de chauffe, et passer le cap de la mise sur le marché du travail. « Il fallait bien que mon super CV avec plein de lignes me serve à quelque-chose, rigole-t-elle. Je l’ai envoyé un peu partout et j’ai eu la chance de pouvoir choisir après. Mon choix s’est porté sur l’Union financière de France (UFF) au sein de laquelle j’exerce la profession de conseillère en gestion de patrimoine. Je suis même en train de passer une formation « Sport Conseil » afin de conseiller des sportifs de haut niveau. » Une volonté née d’un manque durant sa carrière. « Personne n’est venu me voir à l’époque et je pense que j’aurais aimé recevoir des conseils. »

Pour le reste, Sabrina Ciavatti n’a pas tardé à retrouver ses repères. « Je voulais trouver une boîte avec une culture d’entreprise, et je l’ai trouvé. Elle remplit tous les critères, je me sens bien, c’est cool. Après un an sans rien faire j’avais hâte de repartir sur un nouveau défi, de me sentir utile et d’apprendre de nouvelles choses. Et puis j’ai retrouvé une vie de groupe. On est d’ailleurs une équipe de 13, mon numéro de maillot continue de me suivre », s’exclame-t-elle dans un ultime sourire.

Mon conseil

A l’heure de faire le bilan, Sabrina Ciavatti ne veut pas jouer les exemples. « Je ne sais pas si je peux donner des conseils car je ne sais pas encore si j’ai assez d’expérience. Mais ce que je peux dire aux jeunes joueuses, c’est de profiter, de vivre ces magnifiques années de handball à 300%. Mais de ne oublier de préparer l’après non plus, car c’est aussi important », conclut-elle.

Benoît Conta

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