Sortie de Vestiaire, William Holder

11 décembre 20181

Nouveau numéro de « Sortie de Vestiaire » en compagnie de William Holder. Récemment intégré à la commission de discipline de la LNH, l’ancien ailier droit a mis du temps avant de trouver sa voie.

Non, la reconversion n’est pas un chemin tout tracé. Tâtonner fait partie du lot quotidien des sportifs à la retraite. A 44 ans, William Holder, désormais fonctionnaire territorial à la maire de Conches-sur-Gondoire, en Seine-et-Marne, peut en témoigner. Formé du côté de Dijon puis historiquement lié à Créteil, l’ailier droit fait à l’époque le choix de ne pas poursuivre ses études pour se lancer dans le professionnalisme. « Je ne regrette pas ce choix, je pense avoir fait une carrière très correcte, explique le gaucher, qui n’exprime qu’un seul regret. J’aurais aimé avoir un peu plus ma chance avec l’équipe de France mais c’est comme ça. »

International A’, le Cristolien ne tarde cependant pas à envisager l’après-carrière puisque dès 2002, à 28 ans, il a l’opportunité d’intégrer la mairie de sa ville, pour occuper le poste de responsable de secteur au service logistique des écoles. « Je ne suis pas complètement fou, j’ai eu cette opportunité et je l’ai acceptée. Je l’ai fait avec des aménagements d’horaires et ça n’a pas perturbé ma carrière, glisse-t-il. C’est bien aussi pour s’aérer la tête car quand tu es dans le handball tout le temps et que tu traverses une période difficile, c’est plus compliqué. Là tu peux penser à autre chose, prendre du recul. »

Une expérience de coach qui finit mal…

Ce « double-emploi », William Holder va le poursuivre du côté de Pontault-Combault, à partir de 2005. Rattaché au service des sports, il continue de mêler les deux activités jusqu’au moment de la grande décision: celle de raccrocher les baskets. Pour s’engager à plein-temps pour le métier de fonctionnaire ? Pas vraiment. « J’avais la possibilité de jouer encore deux ans je pense. Mais on m’a proposé de prendre en main l’équipe. J’ai pesé le pour et le contre et il est bien vite apparu que jouer n’était plus l’avenir. Une opportunité comme celle-là ne se serait en plus peut-être pas représentée », explique-t-il. Le voilà, à 36 ans, parti pour quatre rudes années.

Quatre saisons à la tête de Pontault-Combault ponctuées par des coups de gueule devenus trop nombreux lors du dernier exercice. « C’est une belle expérience, je suis fier de l’avoir fait. Le démarrage a été compliqué car il fallait apprendre sur le tas, et ce même si j’avais mes diplômes. Ensuite la 3e année fut agréable. Mais pas vraiment, la quatrième… Ce fut très difficile à vivre, il y avait beaucoup de colère… trop de colère, souffle-t-il. J’avais mes torts mais les joueurs que j’avais recrutés n’étaient pas du tout au niveau. Et ça me rendait fou. Au final, j’ai fait le bilan, et même s’il me restait une année de contrat, j’ai choisi d’arrêter. Un poste m’attendait à la mairie de Roissy-en-Brie, c’était le bon moment. »

Nouveau membre de la commission de discipline de la LNH

Responsable des sports dans la ville qui a vu grandir un certain Paul Pogba, William Holder s’éloigne du handball pro… pour se rapprocher du handball amateur. « J’en avait encore sous la semelle. J’ai eu envie de rejouer et j’ai fait deux ans à Livry-Gargan, en N2, glisse celui qui se laisse convaincre de reprendre en main l’équipe à l’été 2017. J’avais pourtant dit « plus jamais ! ». Mais ce monde de la N2/N3 avait 2/3 entraînements par semaine, ça me convient bien. Et puis le projet du club m’a convenu aussi. L’approche n’est pas la même qu’à Pontault. Il y a moins de pression, moins d’attentes. J’ai aussi pris du recul et j’arrive à me faire plaisir. »

Du plaisir, William Holder essaiera également d’en prendre dans sa nouvelle mission, qui le rapproche à nouveau du handball pro. « Dans le cadre du renouvellement de notre commission de discipline, nous avons demandé aux partenaires sociaux de nous proposer des nouveaux membres. L’AJPH nous a soumis le profil de William, qui a été désigné par notre comité directeur. Son expérience d’ancien joueur professionnel, nous apportera, je pense, une vision plus proche du terrain », explique Pierre Pradeau, responsable des activités sportives à la LNH. « Je m’était un peu éloigné du monde pro par manque de temps. C’est une bonne opportunité pour moi de me rapprocher de tout ça », conclut le principal intéressé. Un nouveau chemin qui s’ouvre… encore une fois.

Benoît Conta

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