« Au retour d’Espagne, je n’ai pas trouvé de club. Alors j’ai pris du temps pour préparer ma reconversion »

1 juin 20210

Nous avions quitté Jordan Bonilauri en mars 2020 pour son dernier match avec le maillot du Fenix. Une dernière année de contrat écourtée à cause de la crise du Covid-19, qui n’a pas pour autant freiné le pivot dans ses projets. Retour avec lui sur ses 12 derniers mois, entre expérience de l’autre côté des Pyrénées et préparation de sa reconversion.

C’est à l’âge de 13 ans et dájà du haut de ses 1m99 que Jordan Bonilauri commence le handball dans le cadre du sport UNSS. Repéré lors d’un entrainement par Vincent Griveau, alors responsable du pôle de Toulouse et actuel responsable vidéo de l’Equipe de France, il intègre le pôle espoir de Toulouse l’année suivante en 2006. S’en suivra ensuite un parcours classique en filière de formation : centre de formation du club du Fenix Toulouse HB, premier contrat professionnel avec son club formateur, renouvellement de contrat, jusqu’à la saison dernière.

« Mon contrat avec le Fenix arrivait à son terme en juin 2020 et il n’a pas été renouvelé. J’ai fait un mois de prépa avec Limoges, puis je suis parti m’entraîner avec Bagnols. En septembre j’ai été appelé par le club de Logroño en Espagne. Je remplaçais un pivot qui était parti en prêt jusqu’au mois de décembre. Il est finalement revenu. Je suis rentré en France et je n’ai pas trouvé de clubs » raconte Jordan.

Du côté études, le pivot de 2m13 s’est longtemps cherché : un an de licence STAPS, puis un an de licence de chimie, pour enfin s’orienter vers une prépa en vue du concours d’éducateur spécialisé.

« À l’époque, tout le monde nous répétait que le double projet était important : le club, la famille, vous l’AJPH, mais on a surtout en tête le handball. Dans mon cas c’est ma rupture des ligaments croisés lors de ma dernière année en centre de formation qui m’a fait un déclic » se souvient Jordan. « J’ai réalisé que ça aurait pu être terminé pour moi. Avec la formation d’éduc’ spé’ j’avais trouvé quelque chose qui me plaisait. J’ai toujours aimé être dans le social, aider le gens. Mais il y avait beaucoup de stages à faire et avec le handball c’était compliqué même si j’avais bénéficié d’aménagement » se souvient-il. Il décide finalement de mettre cette formation en suspens en 2017 pour la reprendre ultérieurement.

Malgré ce contretemps et après avoir resigné 3 ans avec le Fenix en 2017, le pivot ne souhaite pas se fermer de portes et continue à se former :

« J’ai commencé à passer des niveaux entraineur. Puis en début d’année 2020, j’ai suivi la formation en gestion de patrimoine gratuite proposée par l’AJPH en collaboration avec Continental Finance. Ça m’a appris des choses sur les différents produits, c’était davantage pour ma culture personnelle ». Son histoire avec la gestion de patrimoine n’en restera pas là. Alors en vacances avec un ami, Jean-Joseph Parre, gestionnaire de patrimoine chez Via la plateforme patrimoniale, ils font ensemble le constat que les joueurs de handball ne sont pas vraiment informés ni accompagnés sur le sujet et une idée lui trotte alors dans la tête.

« Personnellement, j’ai eu une mauvaise expérience en matière d’investissement. J’avais un conseiller souvent au téléphone, on est parti sur un investissement loi Pinel. Ensuite j’ai signé, et là je n’avais plus personne au bout du fil, c’était dur. C’était du one shot, il n’y avait pas eu une analyse sur tout un environnement, sur tout ce que je pouvais faire » se souvient Jordan.

Pendant ses quelques mois en Espagne, il va lire pas mal de livres sur la gestion de patrimoine, en plus des livres pour améliorer son espagnol. « Le contact avec les joueurs espagnols du Fenix ou mes souvenirs de lycée ne m’ont pas suffi pour être à l’aise dans le vestiaire ou sur le terrain, rigole Jordan.  « J’ai d’ailleurs compris la difficulté que pouvaient avoir les étrangers quand ils arrivent en France ». Cependant l’accueil des supporters, la bonne entente au sein de l’équipe, la qualité du staff, ont permis à Jordan et ce malgré le covid-19 de profiter et de s’épanouir dans son expérience espagnole.

« Au retour d’Espagne, je n’ai pas trouvé de club. Mais je ne suis pas quelqu’un de stressé, alors j’ai pris du temps pour penser à ma reconversion. J’ai décidé de faire une immersion avec Jean Jo dans sa boîte pour connaitre les ficelles du métier. C’était génial, je l’accompagnais partout » raconte Jordan. En parallèle, il décide de compléter cette immersion par des formations afin d’obtenir les accréditations nécessaires pour exercer. C’est auprès de Juriscampus une école en ligne, que Jordan se forme avec l’objectif de décrocher son diplôme en mars 2022. « Dans ce milieu on peut travailler en étant simple mandataire. Mais j’ai voulu passer mes diplômes pour ne pas me reposer sur mes acquis, ni sur mon réseau, ni sur Jean Jo’. Je veux avoir une vraie légitimité. Mais c’est vrai que c’est un sacré rythme. Le matin je suis ma formation, entre midi et deux je continue la prépa physique et l’après-midi je vais au cabinet. Mes journées passent à une vitesse folle ! » réalise le pivot.

Et la suite dans tout ça ?

« Je suis dans l’optique de continuer ma carrière de handballeur, je repars d’ailleurs sur un projet avec le club d’Angers SCO Handball. J’ai aussi le projet de m’associer avec Jean Jo et qu’on monte notre boîte pour accompagner les sportifs en gestion de patrimoine. J’en ai parlé avec le club, ça s’est fait en toute transparence. J’ai pris un rythme, donc même avec ma carrière de handballeur, je pourrais dédier un peu de temps à la société ».

Sa précédente déception et l’immersion réalisée auprès de Via la plateforme patrimoniale lui ont permis de construire son approche de la gestion de patrimoine « ça m’a fait découvrir ce que je ne veux pas faire avec ma clientèle : pour moi ça doit être basé sur un suivi, une relation de confiance, le respect. Je veux construire une vraie relation. C’est d’ailleurs l’approche que j’ai retrouvée auprès de Jean Jo : avant il était en banque privée et on lui imposait de vendre du produit à des personnes qui ne disaient jamais non. Il a rejoint, Manuel Villanueva le manager géneral de Via qui lui a expliqué qu’on pouvait faire de la finance et le faire bien, avec du respect et une vision, proposer des investissements en bon père de famille et adaptés à chacun avec un vrai suivi. »

Quand on lui demande s’il a des conseils pour les joueuses et joueurs qui souhaitent investir, il conclue :

« Je leur dirais de vraiment bien réfléchir à ce qu’ils veulent faire, sans sauter sur les premières offres reçues ou les premiers contacts. Le professionnel devra effectuer un vrai cahier des charges, tout analyser. Pas juste analyser ce que l’on perd et ce que l’on gagne. Il ne faut pas se précipiter ».

Nous lui souhaitons en tous cas une belle continuation dans tous ses projets !

Propos recueillis par Anne-Laure Michel.

Crédits photo : Marie Campion / Fenix.

Afin d’améliorer l’information relative à la gestion de patrimoine, l’AJPH va mettre en place un catalogue référençant plusieurs cabinets en gestion de patrimoine et qui ont répondu à un questionnaire pour permettre aux joueuses et joueurs de comprendre leur manière de travailler. Chacun sera ensuite responsable de les contacter, comparer, poser des questions et ensuite prendre leur décision. Par ailleurs, il existe des modules d’acculturation ainsi que des webinaires pour améliorer la connaissance des produits, les avantages, les risques et pièges à éviter. Plus d’informations sur « La plateforme reconversion».

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