Capitaine de Dijon jusqu’en juin 2013, Céline Murigneux a profité d’un bilan de compétence et d’une main tendue par sa présidente pour se lancer dans une reconversion réussie, au sein du groupe La Poste.
« Sortie de Vestiaire » est une rubrique mensuelle présentée par Swiss Life, qui met en lumière des parcours de reconversion de joueuses et joueurs.
Ma carrière
« C’est loin ! » Céline Murigneux sourit à l’heure d’évoquer sa carrière de joueuse de haut niveau, démarrée à la toute fin des années 90, à Vaulx-en-Velin, et terminée presque 15 ans plus tard, en 2013, du côté de Dijon. Des villes qui auront été les deux seuls clubs de l’ailière gauche. « Ca a été mon choix, et je n’ai pas vraiment de regrets, hormis peut-être celui de ne pas avoir franchi le cap d’aller jouer à l’étranger, souffle-t-elle. Mais à côté de ça, j’ai fait énormément de belles rencontres, et notamment de joueuses étrangères, ce qui m’a permis de voyager ensuite, et de découvrir de nouveaux pays, de nouvelles cultures. Ca a été très enrichissant. »
Sur le plan sportif, celle qui fut capitaine du CDB retient notamment ses premières années en Bourgogne, où elle est arrivée en 2002. « Je sortais d’un club où c’était un peu du bricolage, sans trop d’ambitions, et je découvrais le haut de tableau de la D1, la Coupe d’Europe. On enchaînait les bons résultats et c’était vraiment sympa à vivre », glisse celle qui prendra en revanche sa retraite un soir de descente en deuxième division. « Ce fut une expérience horrible, mais je n’ai pas eu le temps de cogiter car j’ai enchaîné tout de suite derrière. » Nous y reviendrons.
Mes études
Alors qu’elle lance sa carrière dans un handball au professionnalisme balbutiant, Céline Murigneux doit s’accrocher pour passer ses diplômes. « A l’époque, il n’y avait pas de centre de formation, rien de mis en place pour réussir à concilier sport et études. Donc le choix était presque réduit à « percer ou faire des études ». De mon côté, je me suis accrochée pour avoir mon BAC S, puis j’ai un peu vadrouillé », décrypte celle qui fera une année en STAPS, une autre en BTS diététique, avant de bifurquer vers un Brevet d’Etat d’éducateur sportif et une licence en Développement de Projets Touristiques.
« Mais c’était surtout pour avoir un Bac +3. Au final, je pense que je voulais surtout engranger des connaissances, sans vraiment me poser sur ce que je voulais faire vraiment », reconnaît-elle. Une démarche qui viendra plus tard, à la fin de sa carrière. En attendant, la jeune femme créé son auto-entreprise, et effectue des missions pour une entreprise de sport et d’évènementiel. « C’était parfois compliqué au niveau du rythme, mais j’avais besoin de ça pour mon équilibre. Ca m’a permis de voir autre chose, et d’ouvrir les yeux sur le monde autour du handball. »
Mon entre-deux
C’est en 2012 que Céline Murigneux décide de mettre fin à sa carrière. « Ma passion s’amenuisait et mon corps commençait à vraiment me faire souffrir, c’était le bon moment. » Le cap est donc fixé sur le mois de juin 2013. Reste à déterminer vers quelle direction le régler. « Je me suis financée un bilan de compétence pour savoir où j’en étais. Je savais que j’avais en tête de faire du management, mais dans quel secteur ?, explique celle qui porte alors le brassard de capitaine du CDB. Ca m’a permis de faire un point sur mes compétences et de découvrir que le sport permet de développer plein de qualités, dont certaines que je ne soupçonnais pas du tout. Au final, après mon bilan, il s’avère que le management est ressorti. »
L’ailière gauche profite ensuite de la main tendue par sa présidente, Karine Savina, chef d’entreprise, qui la dirige vers Mediapost, une filiale de La Poste. « J’ai pu faire une immersion dans différents services, de la logistique, à la communication, en passant par le marketing, ou les RH, se souvient celle qui postule finalement à un poste de chef d’équipe. J’ai eu trois entretiens car j’avais, pour eux, un profil atypique. Il a fallu démonter quelques idées préconçues sur le fait que l’on vive dans un cocon, que l’on soit assistées, etc. Et puis, j’ai été embauchée. » Un poste que la Dijonnaise prend directement après la fin de sa carrière. « Je n’ai pas eu le temps de souffler ni de cogiter, j’ai enchaîné direct. Ce fut compliqué au début, il y avait tout à apprendre, mais je pense m’en être bien sortie. »
Ma vie actuelle
Après six mois en tant que chef d’équipe, Céline Murigneux enchaîne directement sur un poste de responsable de site à Besançon, avant de revenir à Dijon deux ans plus tard et d’intégrer la maison mère, La Poste, à Dijon. La suite s’écrira un peu plus au Sud, du côté de Vitrolles, pour suivre son compagnon, toujours dans le management avec un poste de responsable traitement. « Et puis, il y a un peu moins de deux ans, je suis passée à un poste de responsable excellence opérationnelle, donc un peu plus dans l’accompagnement », précise celle qui s’épanouit dans sa nouvelle carrière.
De quoi jeter un oeil averti sur la problématique de la reconversion chez les handballeurs et handballeuses. « Mon conseil est déjà d’aller au bout des objectifs sportifs que l’on se fixe. Mais il faut aussi se former, penser à préparer la suite, sans attendre la fin de carrière, conclut-elle. Pour ma part, je ne me suis posée qu’à la fin, mais on peut le faire avant. Il y a désormais tellement d’outils et d’aménagements pour pouvoir gérer études et sport. Je trouve par exemple super intéressant d’avoir à disposition un outil comme www.jepenseamareconversion.fr. C’est une vraie chance. »
Benoît Conta
Crédits photo de couverture : © LFH / S. Pillaud