Sortie de Vestiaire, Marc-Olivier Albertini

3 mars 20210

Joueur de l’US Ivry de 1993 à 2004, Marc-Olivier Albertini a ensuite endossé la cape de président de l’AJPH, mais aussi de l’US Ivry, tout en continuant à mener sa vie professionnelle en parallèle.

 

Ma carrière

« A cheval sur deux mondes. » A l’heure de revenir sur sa carrière professionnelle, qui s’est étendue de 1993 à 2004, Marc-Olivier Albertini a conscience d’avoir vécu la mutation du handball tricolore. « Lorsque j’ai commencé, c’était un monde semi-professionnel, avec des joueurs qui, hormis les étrangers, avaient une activité à côté. Lorsque j’ai arrêté, nous étions dans un monde qui avait basculé de plein pied dans le professionnalisme, explique le gardien de but, qui n’aura porté qu’un seul maillot, celui de l’Us Ivry. Je suis très heureux de mon parcours. J’ai eu la chance de gagner des titres, de participer à des Coupes d’Europe, de vivre la belle aventure humaine qu’a été l’équipe de France espoirs. Ce sont des moments de vie incroyable, et j’ai pu tirer de ce parcours de belles relations et bâtir de solides amitiés. »

 

Mes études

Arrivé au handball à une période où il n’était pas encore à 100% professionnel, Marc-Olivier Albertini a logiquement pris soin de continuer les études. « Quand je suis arrivé dans le groupe pro, la plupart des anciens avaient un double-projet, ça tombait sous le sens pour moi-même engager le mien », souffle-t-il. Ce sera d’abord un DEUG, non terminé, de mathématiques, avant d’obliquer vers une licence en Staps. « Mais en option entraînement, pas pour faire prof d’EPS , précise le gardien de but, qui a ensuite entamé une maîtrise sans aller plus loin. Je me suis rendu compte que ce n’était pas pour moi. »

 

Commence alors une petite période durant laquelle l’Ivryen se consacre pleinement au handball. « Mais j’ai vite tourné bourrique, rigole-t-il. Il me fallait autre chose en tête que le handball, pour me raccrocher à la vraie vie. Car même si le handball est un travail, il faut se rendre compte que ce n’est pas un job comme les autres. On est quand même très assistés, et il me fallait quelque-chose pour me raccrocher à la réalité. » Ce sera un poste à mi-temps au département du Val-de-Marne, qui a depuis quelques temps mis en place un partenariat avec des sportifs de haut niveau. Une aventure de trois ans pour mieux préparer la retraite.

 

Ma retraite

C’est finalement en 2004, et à seulement 30 ans, que Marc-Olivier Albertini décide de raccrocher les baskets. « Je me suis rendu compte que pour conserver un niveau que je jugeais moi-même être le bon, il me fallait un investissement très fort à l’entraînement. Et cet investissement, je n’étais plus capable de l’avoir tous les jours. Je me suis aussi rendu compte que je n’avais plus envie de jouer certains matches, que je passais plus de temps à puiser dans mes réserves pour me motiver, que pour être performant. Quand tu te retrouves à te demander ce que tu fais sur le terrain, il faut savoir arrêter, raconte-t-il. Même si je n’avais pas atteint tous mes objectifs, j’en avais atteint beaucoup. Et surtout, j’ai réussi à arrêter au sommet. Je pense que j’ai arrêté après ma meilleure saison. C’est ce que je voulais. Arrêter au sommet. »

 

Une décision qui ne lui laissera aucun regret. « Je n’ai pas eu de manque, non. Je n’ai d’ailleurs jamais joué après, même en équipe loisirs. J’estime que j’ai eu ma part de reconnaissance et j’ai réussi à ne pas faire l’année de trop », sourit-il. Un choix d’autant plus facile pour l’Ivryen qu’il a d’ores et déjà assuré son après-carrière, en passant à plein temps au département du 94. « J’ai connu des mecs qui ont continué leur carrière parce qu’ils n’avaient rien derrière. Et là, tu commences à jouer pour les mauvaises raisons. Tu vois la porte qui se ferme petit à petit. Et quand elle se ferme définitivement… c’est difficile. Un club peut faire plein de choses pour toi, mais à un moment, il faut savoir se prendre en main. »

 

Mon mandat de président de l’AJPH

Si Marc-Olivier Albertini a décidé de mettre sa coquille à la poubelle, il ne s’est pour autant pas éloigné du monde de la petite balle qui colle, puisqu’il endosse rapidement la casaque du président de l’AJPH, en cours de création. « En parallèle du travail de création de la LNH, il y a eu un besoin de faire naître une structure pour les joueurs, à laquelle ont réfléchi Olivier Gradel, Pascal Léandri et Bruno Martini, qui sont ensuite venus me trouver pour me proposer de prendre la présidence. Je ne savais pas trop où je mettais les pieds, mais j’y suis allé, se souvient-t-il . C’est une structure qui avait déjà existé une dizaine d’années auparavant, mais qui n’avait pas fonctionné. Il y avait pas mal d’inconnus, on a mis du temps à convaincre, notamment les joueurs, mais au final, on a connu pas mal d’avancées. »

 

En poste de 2004 à 2012, l’ancien portier a notamment vu la problématique de la reconversion évoluer. « J’ai vu une double-évolution, confirme-t-il. D’un côté, j’ai vu de plus en plus de jeunes mettre de côté leur projet de reconversion. Des jeunes qui avaient en image les salaires très importants de certain. Mais un Nikola Karabatic, il n’y en a qu’un. C’était vraiment inquiétant et nous sommes allés à la rencontre des jeunes en centre de formation, mais aussi dans les pôles, où il a fallu combattre des discours assez effrayants, notamment de la part des éducateurs. Mais d’un autre côté, on a aussi vu apparaître une nouvelle variété de projets. Auparavant, on restait beaucoup sur un modèle qui orientait les jeunes vers un Brevet d’Etat ou des études en Staps. Là on a vu apparaître de nouvelles voies vers le numérique ou le marketing ou le numérique par exemple. »

 

Un combat que l’hyperactif a pu continuer à partir de 2012, en devant président de son club de toujours, Ivry, et ce jusqu’en 2017.  « Sur le principe du double-projet, j’ai été particulièrement exigeant. Au centre, peu importe les résultats sportifs, si les études ne suivaient pas, c’était la porte direct. Maintenant j’avais la chance de travailler avec Daniel Hager, qui a toujours porté ce discours, c’était moins de boulot pour moi, note-t-il. Mais, malgré cela, je me suis aussi rendu compte que certains joueurs s’en foutaient complètement. Qu’ils ne rendaient pas compte que tu peux te retrouver avec aucune perspective à la fin de ta carrière. En plus, le club peut être perçu comme de mauvais conseil. C’est là que l’AJPH est importante, avec un rôle de tierce partie. »

 

Ma vie actuelle

Déchargé de ses fonctions présidentielles depuis juin 2017, Marc-Olivier Albertini a repris du service à Delaune depuis le mois de janvier, où il officie en tant qu’entraîneur des gardiens, un poste qu’il avait occupé de 2005 à 2012. « Ca ne me manquait pas particulièrement, mais je le fais pour les amis qu’il me reste au club, glisse celui qui a, depuis 2004, évolué jusqu’à un poste de Chargé de mission information-communication à la Direction de l’Education et des collèges au département du Val-de-Marne. J’ai passé des concours et je suis heureux de mon parcours. C’est intéressant, on peut voir plein de choses. J’ai aussi plus de temps pour m’en occuper, car occuper un poste de président, que ce soit à l’AJPH ou à Ivry, c’est presque un temps plein, un deuxième métier. C’est un frein, et à terme, c’est quelque-chose auquel il faudra remédier, avec la professionnalisation du poste, que ce soit au syndicat ou même dans les clubs, où ce n’est pas toujours le cas. .. » Le monde du handball n’a pas fini d’évoluer…

Benoît Conta

Crédits Photo : club de l’US Ivry Handball

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