Sortie de Vestiaire, Maxime Derbier

21 juin 20210

S’il a vite mis les études de côté, Maxime Derbier n’a jamais perdu de vue sa reconversion. L’ancien ailier droit revient sur son cheminement, qui l’a mené jusqu’à un poste de commercial pour la Galette de Broons, en Bretagne.

 

Ma carrière

De Bellay à Rennes, Maxime Derbier a trimballé ses Stabil aux quatre coins de la France, avec des passages à Chambéry, Ivry, Montpellier, Nîmes, Istres ou Cesson-Rennes. « Je suis fier de ma carrière, note l’ailier droit. Je ne viens pas du tout d’un milieu de handballeurs à la base, et c’est vite devenu une évidence pour moi de vouloir faire partie des meilleurs. » Un long parcours de près de 17 ans, au sein duquel le gaucher ne voit qu’une seule ombre. « Mon regret, c’est forcément l’équipe de France. C’est ce qui manque à mon CV. Mais il faut savoir être philosophe, si ça ne s’est pas fait, c’est que ça ne devait pas se faire. Il y avait une superbe concurrence sur le poste, et j’étais sans doute moins bon. Ca ne va pas plus loin que ça. »

 

Pour le reste, l’ancien Cessonnais a bien du mal à faire le tri parmi les bons moments. « C’est le plus compliqué oui, sourit-il. Alors je vais peut-être prendre les deux extrêmes. D’un côté il y a ce premier match en Ligue des champions avec Chambéry, face au Metkovic de Balic et Cupic. De notre côté, il y avait Stoecklin, Sola, Narcisse, du beau monde quoi. (sourire) J’avais 17 ans, je ne me rendais pas compte de tout ce qu’il se passait. Et de l’autre côté, je vais prendre ma dernière année au CPB Rennes, en N1. Ca m’a réconcilié avec le handball qu’on aime tous: celui d’une bande de copains qui s’amusent avec un ballon. Il me fallait retrouver cette insouciance de jouer au handball pour m’amuser, et ce à un bon niveau quand même. »

 

Mes études

 

Pour Maxime Derbier, les études se résument à un Bac L, obtenu en début de carrière. « Après, un peu comme tout le monde, j’ai fait un tout petit bout de Staps, mais c’était plus pour suivre le move qu’autre chose.  J’ai rapidement arrêté pour me consacrer à ma carrière. J’ai vite trouvé confortable de ne faire que du handball, et je trouvais compliqué de faire autre chose à côté. » Un point final qui n’empêche pas le joueur de garder en tête qu’il y aura bien un après à sa carrière. « Je suis quelqu’un de très curieux, et je me suis toujours projeté et pas mal interrogé sur la question. J’ai eu tout un tas d’idées, de garde champêtre à ostéopathe, glisse-t-il. Et puis c’est vraiment revenu quand mon premier fils est arrivé, en 2013. Les responsabilités arrivent vraiment à ce moment-là. »

 

Mon entre-deux

 

Les réflexions entamées durant sa carrière aboutissent finalement à l’été 2019, quand Maxime Derbier décide de stopper sa carrière professionnelle. Se dessine alors le sas de décompression offert par le CPB pour le handball, couplée à une amorce de reconversion. « Grâce à Franck Roussel, qui est le président du CPB et qui dispose d’un réseau gigantesque, j’ai pu rencontrer Jean-Yves Pierre, qui est mon patron aujourd’hui, à La Galette de Broons. C’est lui qui m’a donné ma chance, et qui a pensé qu’on pouvait faire un bout de chemin ensemble. » L’ancien Istréen entame alors une formation pour adulte dans le commerce, et passe ses stages dans l’entreprise spécialisée dans la fabrication de crêpes et de galettes. « Au deuxième stage, j’ai retrouvé un CDI sur mon bureau, se souvient-il. C’est là que j’ai décidé de stopper définitivement ma carrière. Pour moi, la boucle était bouclée. Avec le CPB, j’avais réussi à faire mon deuil sur le plan sportif. »

 

Une reconversion menée tambour battant, mais qui ne doit finalement pas grand-chose au hasard. « Pour moi, je le dois au réseau que j’ai réussi à me construire et à entretenir. Ensuite, il faut savoir tirer les bons leviers », estime-t-il. Et pour se former ce réseau, le handballeur a su profiter des atouts offerts par son statut de handballeur de haut-niveau. « Il faut se rendre compte que l’on a une chance, avec notre petite notoriété, c’est de rencontrer des tas de personnes que l’on aurait pas rencontré autrement. Alors, il faut le dire, ça fait un peu chié tout le monde d’aller au salon VIP après les matches. Mais ça fait partie des choses essentielles de s’intéresser aux autres acteurs de notre sport. Nous, on est acteurs sur le terrain, mais il y a aussi des acteurs en dehors du terrain. Et ces gens-là, il faut savoir se taire pour les écouter. Se faire un réseau, c’est du partage. Pour ma part, ces rapports, je les ai délaissés au départ. Mais ensuite, j’ai trouvé ça très enrichissant, et j’ai vraiment rencontré de belles personnes. Et me voilà dans le monde de la galette ! (rires) »

 

Ma vie actuelle

 

Désormais sur les routes pour trouver de nouveaux clients, Maxime Derbier retrouve dans sa vie de tous les jours des valeurs rencontrées tout au long de sa carrière. « Je travaille dans une petite boîte, avec un groupe de 15 personnes. Pour moi, ça se rapproche d’une équipe de handball, avec des notions de partage, de solidarité et de combativité. Tout le monde marche la main dans la main, décrypte celui qui puise également dans son passé pour avancer. En tant qu’ancien sportif, je pense que j’ai une rigueur qui est essentielle dans le travail. On dispose aussi d’une certaine forme de résilience. Après un mauvais match ou un mauvais entraînement, on ne peut pas se dire: « tant pis, je baisse les bras ». On est obligés de se remettre en question. Et bien dans le travail c’est pareil. Si je ressors de mon rendez-vous et qu’on m’a dit: « non merci », je suis obligé de trouver ce que j’ai mal fait pour continuer à progresser. »

 

Et le sport dans tout ça ? « Au début, je me disais que j’avais la ligne. Mais après quelques mois, je me suis aperçu qu’elle n’était plus là, rigole-t-il. Pour le moment, je me suis tourné vers le tennis ou la course à pied. Mais là, le club de foot de mon village cherche des gars pour son équipe vétéran. Ca pique un peu d’entendre ça au début, mais je vais peut-être sauté le pas. Mais j’ai aussi deux gamins, et ça demande aussi beaucoup de temps et d’énergie ! » Pour ce qui est du handball, c’est désormais en tribunes. « J’ai pas mal suivi cette saison, et notamment le beau parcours de Brest en Ligue des champions. Je trouve un plaisir monstre à regarder les matches, ce que j’avais un peu perdu sur la fin de ma carrière, à force de bouffer du handball. Et puis ça tombe bien, ma boîte est partenaire des clubs de Cesson-Rennes, du CPB et d’Angers. » Les salons VIP n’ont pas fini d’accueillir Maxime Derbier…

 

 

Benoît Conta

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